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Sans être normand, il n’est pas possible de répondre autrement à cette question que par  « oui et non, ça dépend. »

Bien souvent, pour rassurer voire soulager un dirigeant d’entreprise qui m’interroge sur la RSE, je commence par lui dire que rien n’est obligatoire. Ce n’est pas mon intérêt pour gagner une future mission mais c’est ça l’est pour gagner sa confiance ! En effet, il est important de rappeler que la RSE reste une démarche volontaire et donc non obligatoire qui relève du droit souple ou soft law. On peut donc ne rien faire ou faire surtout à la vitesse que l’on souhaite, en fonction de son temps, de ses ressources, de ses contraintes.

« Oui et non, ça dépend » de la taille de votre entreprise. En l’occurrence les entreprises de plus de 500 salariés doivent rendre compte à travers un reporting obligatoire de leur responsabilité, ledit reporting étant de plus en plus cadré par le législateur, c’est tout l’enjeu du texte sur la CSRD. Donc oui, le reporting des actions est obligatoire. Au passage, seul le reporting l’est, quels que soient le contenu et la pertinence desdites actions… Masi ça c’est une autre histoire…(voir article sur le greenwashing).

« Oui et non, ça dépend » de votre environnement économique. Si votre entreprise relève d’un secteur d’activité fortement réglementé, votre responsabilité implicite devient obligatoire. C’est le cas dans le bâtiment, l’industrie, le transport, autant de secteurs à fort impacts social et environnemental fortement régulés, du moins en France.

L’obligation peut venir aussi d’un client important qui impose des conditions à votre relation commerciale.

L’obligation peut venir aussi d’un financeur qui impose de nouvelles conditions à sa participation financière.

L’obligation peut venir aussi d’un concurrent qui gagne la confiance de vos clients grâce à sa démarche RSE.

Ce qui est incontestablement obligatoire, c’est la nécessité pour les chefs d’entreprise de s’interroger sur la nécessité ou pas de formaliser une démarche de responsabilité.